2 novembre 2024
Déclaration du NPD à propos du nouveau Guide de l’AIMH
Blake Desjarlais (Edmonton Griesbach), porte-parole du NPD en matière de diversité et d'inclusion, a fait la déclaration suivante :
"La lutte contre l’antisémitisme est une responsabilité collective qui rassemble tous les Canadiens et Canadiennes, et à laquelle les néo-démocrates sont profondément engagés. Notre pays doit se mobiliser sans relâche pour éradiquer l’antisémitisme de notre société.
Alors que nous travaillons ensemble pour faire face à cette menace croissante et réelle pour la communauté juive, il est essentiel que nous le fassions d'une manière qui respecte la Charte canadienne des droits et libertés, y compris les valeurs de la liberté d'expression, du débat démocratique et de la promotion des droits de la personne.
Depuis que le gouvernement libéral a adopté la définition opérationnelle de l’antisémitisme de l’Alliance internationale pour la mémoire de l’Holocauste (AIMH), des inquiétudes ont été soulevées par les néo-démocrates et par des organisations juives progressistes telles que le Progressive Israel Network, New Israel Fund of Canada, Independent Jewish Voices Canada ainsi que des groupes de défense des droits humains. Ils craignent que cette définition ne serve à réduire au silence des critiques légitimes à l’égard des institutions étatiques et de leurs actions. Kenneth Stern, l’un des rédacteurs de la définition, a lui-même alerté sur le risque de l'instrumentalisation de cette définition, menaçant ainsi la liberté d’expression et l’échange constructif d’idées.
À la lumière de ces préoccupations, les néo-démocrates réitèrent leur position selon laquelle le gouvernement fédéral ne devrait pas adopter la définition de l'AIMH et devrait fournir un plus large éventail de lignes directrices, y compris d'autres définitions, pour identifier l'antisémitisme et prendre des mesures pour y mettre fin. Bien qu'il n'appartienne pas au NPD de choisir une définition plutôt qu'une autre, des organisations juives progressistes ont suggéré la Déclaration de Jérusalem sur l'antisémitisme et le Document Nexus comme définitions alternatives reconnues à l'échelle internationale, puisque ces deux documents contiennent un langage explicite qui protège le droit de critiquer les politiques de l'État ou du gouvernement, sans être qualifié d'antisémite. Cette approche globale contribuera à garantir que tous les secteurs de la société évitent de confondre la critique légitime des politiques gouvernementales avec l'antisémitisme, favorisant ainsi un climat où des discussions nuancées sont possibles et où les diverses perspectives sont respectées.
Les néo-démocrates croient qu'une telle orientation est impérative pour garantir que la définition de travail du gouvernement fédéral ne soit pas utilisée comme une arme pour faire taire les critiques légitimes des institutions publiques et de leurs actions ou pour nier les expériences d'autres personnes. De plus, nous insistons sur le fait que cette définition doit demeurer non contraignante et ne doit pas imposer d’approches spécifiques à d’autres institutions, y compris dans les décisions de financement fédéral ou les politiques universitaires.
L’antisémitisme est un mal à combattre résolument. Dans cette lutte contre la haine, nous devons veiller à ne pas affaiblir, même involontairement, les valeurs de liberté d’expression et les efforts contre d’autres formes de haine, y compris le racisme anti-palestinien. En adoptant une approche équilibrée qui protège nos libertés démocratiques, nous pouvons construire un Canada exempt d’antisémitisme, tout en préservant les droits de tous ses citoyens."