27 mars 2019
Le ministre de la Jeunesse ignore les demandes canadiennes pour l’interdiction des thérapies de conversion pour les mineurs
OTTAWA – Le mois dernier, la porte-parole adjointe du NPD pour les enjeux LGBTQ2+, Sheri Benson, a écrit au premier ministre Justin Trudeau pour l’implorer de répondre à la pétition e-1833, qui a recueilli 18 200 signatures de Canadiennes et Canadiens en appui à une interdiction fédérale de la pratique préjudiciable des thérapies de conversion pour les mineurs au Canada. La semaine dernière, le gouvernement libéral a confirmé qu’il ne tenterait pas d’apporter une solution fédérale à cet enjeu de droits humains.
« Il est rare qu’une pétition obtienne un appui de cette envergure. La population canadienne envoie un message clair : comme pays, nous devons défendre les droits humains, y compris pour la communauté LGBTQ2+, a affirmé Mme Benson. Je suis déçue que le premier ministre Trudeau n’ait même pas pris la peine de répondre à cet appel. Cela relève de sa responsabilité à titre de ministre de la Jeunesse autoproclamé. Notre communauté mérite mieux que cela. »
Une thérapie de conversion est une tentative de changer l’orientation sexuelle de personnes LGBTQ afin de les rendre hétérosexuelles. Cette pratique a été discréditée par l’Organisation mondiale de la santé et par plusieurs autres intervenants crédibles de la communauté médicale. Plutôt que de poser des gestes concrets contre cette pratique odieuse au Canada, le ministre de la Justice, David Lametti, a répondu au nom du gouvernement libéral en prétendant que les provinces et territoires étaient responsables d’effectuer les changements à ce sujet. Cela est particulièrement décevant étant donné que l’archipel de Malte a instauré une interdiction nationale des thérapies de conversion, et le Royaume-Uni devrait faire de même prochainement.
« D’autres pays prennent les devants pour protéger les communautés vulnérables contre cette pratique néfaste, a déclaré le porte-parole du NPD pour les enjeux LGBTQ2+, Randall Garrison. Le Canada devrait donner l’exemple sur la scène mondiale, et non tirer de l’arrière. C’est une chose que de hisser le drapeau de la fierté sur la Colline du Parlement, mais il vient un moment où le premier ministre et son conseiller spécial sur les enjeux LGBTQ2+ doivent regarder sérieusement à quoi les Canadiennes et Canadiens s’attendent quant au sens du respect de la part de leur gouvernement. »