13 mai 2020
Le NPD demande aux libéraux d'être clairs sur la CPI et de prendre position sur la Palestine
ST. JOHN’S – Le porte-parole néo-démocrate en matière d'Affaires étrangères, Jack Harris (St. John's-Est), demande au gouvernement libéral de répondre aux allégations selon lesquelles il aurait tenté d'intimider la Cour pénale internationale (CPI) sur la question de la Palestine et de dénoncer le projet du nouveau gouvernement israélien d'annexer certaines parties de la Cisjordanie.
« Une organisation internationale a manifesté son inquiétude face à une lettre envoyée par le gouvernement canadien à la CPI qui fait état de l'opposition du Canada quant à la compétence de la CPI pour enquêter sur les allégations de crimes de guerre commis par les forces israéliennes et le Hamas dans les territoires occupés et à Gaza, et qui mentionnerait les contributions financières du Canada à la CPI, a déclaré M. Harris. Amnistie internationale déclare que la lettre semble être une menace de retrait du soutien financier à la Cour. »
Le 1er mai, Jack Harris a écrit au ministre des Affaires étrangères François-Philippe Champagne, pour lui dire qu'il "est impensable" de laisser de telles accusations sans réponse, étant donné le statut de la CPI et l'importance de son indépendance. La lettre n’a pas eu de réponse, à ce jour.
Harris a souligné que la CPI est une importante institution juridique internationale, dont le Canada a joué un rôle crucial dans la création. Elle doit être libre de prendre des décisions basées sur le droit, et non sur des avis d'objection. Si le Canada avait des objections juridiques, il aurait pu intervenir et faire des représentations juridiques officielles.
Au lieu de faire des commentaires dans des lettres secrètes, le Canada doit prendre des positions claires sur la scène internationale, notamment en déclarant immédiatement sa forte opposition à tout plan d'annexion des terres occupées par Israël depuis la guerre israélo-arabe de 1967.
« Malgré la position officielle du Canada sur une solution à deux États pour Israël et la Palestine, le gouvernement libéral n'a pas fait grand-chose pour faire avancer la cause, a déclaré M. Harris. Maintenant que le nouveau gouvernement d'Israël s'est engagé dans un plan d'annexion des terres dans les territoires occupés, le Canada doit s'exprimer et condamner une telle action. Ce serait une violation claire du droit international et de la Convention de Genève dont le Canada est signataire. Cela irait également à l'encontre de nombreuses résolutions des Nations unies adoptées par un nombre écrasant de pays. »
D'autres États, dont le Royaume-Uni, la Norvège, l'Irlande et la France, ont émis de sérieuses réserves, affirmant qu'une telle annexion constituerait une violation flagrante du droit international.
« Tout le monde sait qu'une telle décision d'Israël rendrait les espoirs de paix au Moyen-Orient encore plus incertains, a déclaré M. Harris. Le Canada doit être du bon côté dans ce dossier. Si nous voulons jouer un rôle de leader sérieux dans le monde moderne, nous devons être du côté des nations du monde pour défendre le droit international. »