7 novembre 2024
Le NPD et les syndicats exigent l’abolition des permis de travail fermés
OTTAWA – Ce jeudi, le NPD a réclamé l’abolition des permis de travail fermés, un système qui permet aux employeurs de piéger, maltraiter, sous-payer et exploiter les travailleuses et travailleurs migrants au Canada.
Jenny Kwan, porte-parole du NPD en matière d’Immigration, de Réfugiés et de Citoyenneté, a fait cette annonce en compagnie de Matthew Green, porte-parole du NPD en matière de Travail, du Congrès du travail du Canada (CTC) et du syndicat des Travailleurs et travailleuses unis de l’alimentation et du commerce (TUAC).
« Chaque travailleur mérite d’être traité avec dignité, d’être rémunéré de manière juste et de travailler dans des conditions sécuritaires. Mais les permis de travail fermés des libéraux sont une forme de servitude moderne, qui rend systématiquement les travailleuses et travailleurs migrants vulnérables aux abus et à l’exploitation de leurs employeurs, tout en faisant pression à la baisse sur les salaires des Canadiennes et Canadiens, a déclaré Mme Kwan. Il n’y a rien de canadien dans cette pratique. Le NPD exige que les libéraux mettent fin à ces abus en supprimant les permis de travail fermés. »
Le mois dernier, des médias ont rapporté que des travailleuses et travailleurs du Canadian Tire d’Etobicoke avaient quitté leur emploi, soulignant qu’ils étaient sous-payés et se sentaient piégés par leur permis de travail fermé, et ont déclaré : « C’est comme une cage ». Un permis fermé lie les travailleurs à un seul employeur, leur permettant ainsi de contrôler leur droit de rester au Canada.
Sous le gouvernement de Pierre Poilievre, les conservateurs ont instauré le volet « bas salaires » du programme des travailleurs étrangers temporaires, utilisant des permis fermés pour permettre aux grandes entreprises d’exploiter une main-d’œuvre bon marché. Avec l’appui des conservateurs et du Bloc Québécois, Justin Trudeau a élargi ce programme, permettant à ces entreprises d’employer des travailleurs étrangers temporaires représentant jusqu’à 30 % de leur main-d’œuvre.
« L’utilisation persistante des permis de travail fermés a permis aux employeurs de maintenir les salaires sous pression, tout en opposant cyniquement les travailleurs canadiens et les travailleurs étrangers temporaires, a affirmé M. Green. C’est une honte que les gouvernements libéraux et conservateurs aient mis les intérêts de leurs bailleurs de fonds au premier plan, en maintenant un réservoir de main-d’œuvre bon marché au détriment des travailleurs, qu’ils soient canadiens ou étrangers. »
En 2023, un envoyé spécial des Nations Unies a déclaré que les permis de travail fermés au Canada favorisaient le développement de « formes contemporaines d’esclavage ».
« Le permis de travail lié à un employeur donne à ce dernier un contrôle total et systématique sur la relation de travail, explique Elizabeth Kwan du CTC. La crainte d’être licencié et déporté enferme les travailleurs migrants dans une servitude involontaire, ce qui génère une main-d’œuvre docile. »
Les néo-démocrates renouvellent leur appel à mettre fin à la dépendance du Canada à l’égard des travailleurs temporaires, souvent laissés dans une situation d’immigration précaire, et à revenir à une norme de statut permanent pour tous les travailleurs dont le Canada a besoin.