25 mars 2023
Le NPD réagit à la décision du gouvernement concernant l'Entente sur les tiers pays sûrs
Jenny Kwan, porte-parole du NPD en matière d'immigration, de réfugiés et de citoyenneté, a fait la déclaration suivante :
« Le NPD est profondément troublé d'apprendre que le premier ministre Trudeau et le gouvernement libéral ont annoncé l'élargissement de l'Entente sur les tiers pays sûrs à l'ensemble de la frontière canado-américaine, à la suite de discussions avec le président Biden, qui est entrée en vigueur à 0 h 01 le 25 mars 2023. Ce nouvel accord étendra l'Entente au-delà des points d'entrée officiels, sur toute la longueur de la frontière canado-américaine, privant ainsi les demandeurs d'asile d'une voie viable vers la sécurité.
Compte tenu des implications de cette décision sur les droits de la personne, le NPD est également alarmé d'apprendre que ces négociations secrètes se sont déroulées sans aucune consultation des parties prenantes et des experts. De plus, cet accord plus restrictif entre le Canada et les États-Unis a été signé en secret à Ottawa le 29 mars 2022, alors qu'une affaire était déjà devant la Cour suprême du Canada. Cette situation est choquante et consternante.
Si le Canada a accepté d'ouvrir 15 000 places pour que les migrants puissent entrer légalement dans le pays, cela ne résoudra pas les pressions à la frontière. En 2022, près de 40 000 migrants sont entrés dans le pays par le chemin Roxham. Cette mesure inefficace ne protégera pas les Canadiens - elle ne fera que mettre davantage en danger et marginaliser les demandeurs d'asile qui fuient les persécutions et tentent de se mettre en sécurité au Canada.
Ce soi-disant accord modernisé permet également aux agents d'immigration de ramener des personnes à la frontière pour les remettre aux autorités, si elles sont trouvées dans les 14 jours suivant leur passage irrégulier de la frontière.
Les néo-démocrates continuent de demander au gouvernement d'adopter une approche humanitaire à l'égard des migrants et des réfugiés et de suspendre immédiatement l'accord sur les tiers pays sûrs.
L'Entente sur les tiers pays sûrs prive les demandeurs d'asile de la possibilité d'entrer au Canada à partir des États-Unis par les points d'entrée officiels. En conséquence, beaucoup ont recours à des voies de migration irrégulière très dangereuses, risquant leur vie et leur intégrité physique dans leur tentative désespérée de se mettre à l'abri.
Lors de l'examen récent de cette question par la commission permanente de l'immigration et de la citoyenneté, les témoins experts ont clairement affirmé que l'accord sur les tiers pays sûrs devait être suspendu, indiquant qu'il était discriminatoire et préjudiciable.
Maureen Silcoff, éminente avocate canadienne spécialisée dans l'immigration et les réfugiés, a déclaré que l'accord sur les tiers pays sûrs reposait sur l'idée que le Canada et les États-Unis avaient des politiques comparables et "que les États-Unis étaient un partenaire fiable pour le partage des responsabilités concernant les réfugiés... Mais nous savons maintenant que les problèmes qui y sont associés [l'Entente sur les tiers pays sûrs] l'emportent sur tous les avantages ».
Abdulla Daoud, directeur exécutif du Refugee Centre, a expliqué : « Nous obligeons les demandeurs d'asile à se rendre sur des terrains très dangereux. Nous avons déjà établi que ces demandes sont légitimes et que ce qu'ils vivent est très malheureux. Afin de réglementer la question et de s'assurer que le gouvernement et les organisations communautaires peuvent les servir correctement, nous devons la suspendre [L'Entente sur les tiers pays sûrs]"
En 2020, la Cour fédérale a estimé que l'Entente contrevenait à la Charte canadienne des droits et libertés en mettant en danger la vie des demandeurs d'asile.
Les réfugiés méritent un processus d'entrée au Canada humain et sûr, où leur vie n'est pas menacée.
Le NPD condamne totalement l'annonce du gouvernement du Canada d'élargir l'Entente, qui continuera à mettre des vies en danger. Si le gouvernement veut s'attaquer correctement aux pressions à la frontière, la seule option est de suspendre l'Entente afin que les demandeurs d'asile puissent se rendre en sécurité au Canada. »