16 août 2022
Les libéraux continuent de marginaliser les scientifiques
OTTAWA – La semaine passée, le député néo-démocrate Richard Cannings (Okanagan-Sud–Kootenay-Ouest) a réuni à Ottawa des scientifiques de tout le spectre politique pour exhorter le premier ministre Trudeau et le ministre de l’Innovation, des Sciences et de l’Industrie François-Philippe Champagne à verser aux chercheurs canadiens au moins un salaire décent. Alors que le coût de la vie monte en flèche, le salaire des jeunes scientifiques est resté le même depuis 2003, et ils en arrachent pour joindre les deux bouts.
« Le Canada accuse un retard par rapport au reste du monde en matière d’innovation et de recherche, alors qu’il s’agit des caractéristiques d’une économie prospère. Nous devons faire davantage pour nous assurer que le financement ne se limite pas à alimenter les institutions, mais qu’il soutienne les personnes qui font la recherche afin qu’elles puissent payer leurs factures. Sans ces personnes, il n’y a pas de recherche », a déclaré M. Cannings, qui est lui-même un scientifique et qui siège au Comité permanent de la science et de la recherche de la Chambre des communes.
Dans une lettre adressée au premier ministre, M. Cannings a critiqué le cadre de financement des bourses de recherche postdoctorale au Canada, laissé entièrement inactif par les libéraux depuis près de 20 ans, malgré les augmentations considérables des frais de scolarité et de logement.
« Le Canada demande à nos esprits les plus brillants de travailler à temps plein, ou plus longtemps, pour moins que le salaire minimum. C’est une tâche impossible, voire immorale, pour les organismes gouvernementaux de payer bien en deçà de leurs propres normes autorisées, a ajouté M. Cannings. Il est totalement inacceptable et injuste que les libéraux traitent ainsi les jeunes scientifiques, sachant qu’ils s’appuient sur leurs recherches. »
Les 7000 scientifiques et chercheurs qui ont signé la lettre urgente soulignent que les bas salaires empêchent les gens de poursuivre des études supérieures et mettent en péril des recherches importantes et nécessaires. Les résultats préliminaires de l’Enquête nationale sur les finances des étudiants aux cycles supérieurs, menée l’an dernier par le Réseau de politique scientifique d’Ottawa, semblent abonder dans ce sens. Près de la moitié des répondants n’ont pas assez d’argent pour s’en sortir et éprouvent des difficultés financières chaque mois; 87 % d’entre eux ont déclaré être angoissés par leurs finances, et près d’un tiers ont songé à abandonner leurs recherches en raison de préoccupations financières.
Le groupe revendique une augmentation salariale nécessaire pour suivre l’inflation et une augmentation du nombre de bourses de recherche accordées par le gouvernement. Le Comité permanent de la science et de la recherche de la Chambre des communes a formulé des recommandations similaires l’année passée, mais le budget du gouvernement libéral a ignoré le comité et a abandonné les chercheurs à leur sort.
« Les libéraux ont l’occasion, au cours des prochains mois, de poser les bons gestes et de faire ces investissements importants qui aideront les scientifiques et leurs familles à joindre les deux bouts. Les néo-démocrates vont continuer de se battre pour aider les travailleuses et travailleurs face à la crise de l’accessibilité financière. Si nous n’agissons pas maintenant, pour les travailleuses et travailleurs, la recherche et l’innovation, l’avenir des familles et de notre économie risque d’en pâtir », a déclaré Brian Masse, porte-parole du NPD en matière d’Innovation, de Science et de Recherche.