19 septembre 2024
Les libéraux et conservateurs ferment les yeux sur l’urgence de freiner la flambée des loyers
OTTAWA – Ce jeudi, les libéraux et les conservateurs se sont alliés pour protéger les riches PDG responsables de l’augmentation des loyers en rejetant une motion du NPD visant à enquêter sur des accusations de collusion dans la fixation des prix des loyers.
La députée néo-démocrate Bonita Zarrillo a proposé une motion afin que le Parlement enquête sur l’usage d’un logiciel d’intelligence artificielle (IA) par certains propriétaires au Canada pour manipuler les prix des loyers, un outil déjà visé par une action judiciaire aux États-Unis. Pourtant, les libéraux et les conservateurs ont refusé d’ouvrir le débat.
« Les libéraux et conservateurs prouvent encore une fois pour qui ils se battent réellement : les riches PDG, a déclaré Mme Zarrillo. Pour eux, la crise du logement n’est pas une priorité. Ils préfèrent se ranger du côté des propriétaires millionnaires, même si cela force les Canadiennes et Canadiens à payer des loyers toujours plus exorbitants. Ils doivent rendre des comptes sur cette décision qui place les intérêts des ultra-riches avant ceux de la population. »
Dream Unlimited, l’un des plus importants propriétaires du pays, détient un portefeuille immobilier évalué à 15 milliards de dollars. Plus tôt ce mois-ci, l’entreprise a reconnu utiliser un logiciel d’IA qui, selon le gouvernement américain, permet de coordonner les hausses de loyers entre propriétaires.
« Il est clair que libéraux et conservateurs n’ont pas l’intention de défendre les travailleuses et travailleurs qui peinent à suivre ces augmentations démesurées, a ajouté Mme Zarrillo. Les néo-démocrates, eux, sont là pour se battre : pour donner de l’espoir, pour alléger les charges des locataires, et pour faire en sorte que le système fonctionne enfin en faveur des gens – pas des PDG. Malgré l’attitude décevante des libéraux aujourd’hui et l’indifférence des conservateurs, le NPD continuera de lutter pour la baisse des loyers et s’opposera fermement à toute collusion sur les prix. »
Voici la motion :
Attendu que :
- tandis que les familles doivent de plus en plus souvent faire des choix difficiles pour payer leur loyer ou mettre du pain sur la table, les propriétaires commerciaux achètent des appartements auparavant abordables et augmentent les loyers afin d’accroître les profits de leurs investisseurs;
- l’un des plus grands propriétaires commerciaux du Canada, Dream Unlimited, a admis avoir utilisé un logiciel d’intelligence artificielle qui, selon le gouvernement américain, permet aux propriétaires de coordonner illégalement les augmentations de loyer, et que ce logiciel est couramment utilisé au Canada;
- aujourd’hui, les plus grandes sociétés d’investissement immobilier possèdent collectivement près de 20 % des immeubles locatifs au Canada;
- l'Office d'investissement des régimes de pensions du secteur public, également connu sous le nom de, Investissements PSP détient d’importants investissements dans des habitations plurifamiliales en partenariat avec Starlight Investments;
Que, conformément à l’article 108(2) du Règlement, le Comité permanent des ressources humaines, du développement des compétences, du développement social et de la condition des personnes handicapées entreprenne une étude sur le rôle des propriétaires financiarisés sur la hausse des coûts dans le marché locatif canadien, notamment sur le fait que l’utilisation d’outils algorithmiques de fixation des prix contribue à l’augmentation des loyers et sur le degré de pénétration de cette pratique dans l’ensemble du marché locatif canadien; que le comité invite le président de Dream Unlimited, Michael J. Cooper, le PDG de Starlight Investments, Daniel Drimmer, le PDG de Boardwalk REIT, Sam Kolias, le PDG de Mainstreet Equity, Bob Dhillon, le PDG de Canadian Apartment Properties Real Estate Investment Trust (CAPREIT), Mark Kenney, la PDG de PSP Investments, Deborah K. Orida, le commissaire à la concurrence, et d’autres experts et parties prenantes; que le Comité tienne au moins quatre réunions et fasse part de ses conclusions et recommandations à la Chambre; et que le gouvernement dépose une réponse globale à ce rapport.