18 décembre 2012
Lettre du chef de l’Opposition officielle au premier ministre au sujet des droits des Premières Nations
Le très honorable Stephen Harper
Premier ministre du Canada
Chambre des communes
Ottawa (Ontario) K1A OA6
Monsieur le Premier ministre,
L’engagement sincère dont vous avez fait preuve en présentant en 2008 des excuses officielles pour la tragédie des pensionnats indiens est ce qui me donne espoir en vous écrivant aujourd’hui.
Partout au Canada, les Premières Nations s’organisent et réagissent fortement devant l’inégalité persistante et une nouvelle injustice qui pourraient les priver de leur droits inhérents de continuer à chasser et à pêcher sur leurs territoires et cours d’eau ancestraux.
D’un bout à l’autre du Canada, une action populaire sans précédent prend vie dans les communautés des Premières Nations. Il y a déjà eu plus de cent rassemblements publics, organisés à l’échelle locale et en particulier par des jeunes, frustrés par l’inégalité systémique qui persiste dans notre pays.
Ils manifestent aussi contre l’imposition répétée aux peuples autochtones, sans consultation significative préalable, de lois fédérales supprimant la protection des terres et des cours d’eau dont ils dépendent pour exercer leurs droits inhérents de chasser et de pêcher. Le plus récent exemple est l’adoption la semaine dernière des modifications prévues dans le projet de loi C-45.
Lorsque vous avez rencontré, il y a moins d’un an, les chefs des Premières Nations, vous avez engagé votre gouvernement à travailler en partenariat avec les Premières Nations partout au Canada. Les manifestations tenues dans le cadre du mouvement «#IdleNoMore » sont la preuve que les communautés autochtones vous demandent de respecter cet engagement solennel.
Les néo-démocrates croient que l’exigence constitutionnelle de consultation est bien plus qu’un simple moyen d’arriver à ses fins. C’est en fait la démonstration d’un effort soutenu de réconciliation pour rassembler les Premières Nations et les autres Canadiens.
Les nombreux manifestants intergénérationnels qui se réunissent dans le cadre de ces rassemblements ayant lieu à travers tout le Canada souhaitent que leur gouvernement agisse de manière honorable afin d’atteindre cet objectif ultime de réconciliation.
Comme vous le savez, la chef Theresa Spence de la Première Nation Attawapiskat a entamé une grève de la faim. Elle vit dans un tipi situé en territoire ancestral Anishinabe de l’île Victoria, sur la rivière des Outaouais, à tout juste un kilomètre du Parlement. Je vous demande d’agir avec diligence pour éviter à la Chef Spence toute tragédie personnelle.
Il est tout aussi important que nous travaillions ensemble pour tracer un nouveau chemin menant à la justice pour l’ensemble des peuples des Premières Nations, des Inuits et des Métis au Canada.
J’espère que vous réagirez promptement et positivement à cet enjeu pressant.
L’hon. Thomas Mulcair, C.P., député (Outremont)
Chef de l’Opposition officielle
Nouveau Parti démocratique du Canada