27 février 2020
À l'occasion du huitième anniversaire, les enfants des Premières nations attendent toujours
OTTAWA – Huit ans après que le Parlement du Canada a voté à l'unanimité la motion Shannen's Dream pour mettre fin au sous-financement systémique des écoles des Premières nations, les enfants des réserves du Canada attendent toujours que justice soit faite. Aujourd'hui, Charlie Angus, porte-parole néo-démocrate pour la Jeunesse autochtone et Cindy Blackstock, directrice générale de la Société de soutien à l'enfance et à la famille des Premières Nations du Canada, a marqué cet anniversaire en appelant les libéraux à tenir enfin leurs promesses envers les enfants autochtones par des actions concrètes, par la justice et par l’équité.
« Dans sa courte vie, Shannen Koostachin est devenue la voix d'une génération oubliée d'enfants des Premières nations, a déclaré M. Angus. Shannen n'avait jamais vu une vraie école, mais son combat pour l'égalité des droits des enfants de la Première nation d'Attawapiskat a permis de construire une école et de lancer le plus grand mouvement de défense des droits de l'enfant de l'histoire du Canada, mené par des jeunes. Son combat s'est étendu jusqu'aux Nations Unies et nous continuons aujourd'hui en sa mémoire. »
Shannen Koostachin a été tuée dans un accident de voiture en mai 2010, à l'âge de 15 ans. Résidente d'Attawapiskat, Shannen a lancé une campagne nationale pour obtenir un financement égal pour l'éducation des autochtones. La campagne s'est poursuivie après sa mort, sous le nom de « Shannen's Dream ». Le 27 février 2012, la Chambre des communes a voté à l'unanimité en faveur de la motion Shannen’s Dream présentée par Angus pour mettre les écoles des Premières nations sur un pied d'égalité avec les écoles provinciales.
« Cela fait huit ans et les libéraux poursuivent les politiques de sous-financement chronique. Nous allons maintenir le rêve de Shannen et nous ne laisserons pas Justin Trudeau oublier les engagements qu'il a pris », a déclaré Angus.
« La vérité, c'est que je n'ai plus de patience. J'ai vu tellement de générations d'enfants des Premières nations grandir dans ce climat d'inégalités. J'ai vu les gouvernements fédéraux s'excuser les uns après les autres pour leur conduite. Shannen était une petite fille qui savait qu'il fallait avoir une bonne éducation pour devenir quelqu'un d'important. Elle n'a jamais eu cette chance », a déclaré Blackstock. « Le temps pour la patience est terminé. Le gouvernement canadien doit adopter le Plan de Spirit Bear, et allouer l'argent nécessaire pour que les enfants des Premières Nations bénéficient des services dont ils ont besoin. Il n'y a plus d'excuses. Les enfants des Premières Nations méritent mieux de la part de ce gouvernement. »
Par rapport aux étudiants hors réserve, les étudiants des Premières nations reçoivent 30 % de financement en moins. Le financement moyen pour un enfant vivant dans une réserve est d'environ 6 800 $, tandis que le financement pour un enfant qui va à l'école hors réserve, à environ 10 minutes de là, est de 11 000 $. Une différence de 4 200 $. Dans son dernier rapport, le vérificateur général a qualifié « d'échec incompréhensible » la façon dont le gouvernement gère l'éducation des enfants des Premières nations.