13 novembre 2019
Remplacement des CF-18 : les prochains ministres libéraux auront des comptes à rendre
OTTAWA – Peu importe l’entreprise qui obtiendra le contrat de remplacement des chasseurs CF-18, le gouvernement Trudeau doit garantir des emplois aux travailleuses et travailleurs de l’aérospatiale ainsi que des retombées économiques solides pour la population, a fait valoir aujourd’hui le chef du NPD, Jagmeet Singh, en conférence de presse accompagné du chef adjoint Alexandre Boulerice et de Yvon Paiement du Syndicat des Machinistes (AIMTA).
« Ce dossier-là traîne depuis des années et ça commence à frôler le ridicule. Les libéraux avaient promis en 2015 de régler le processus d’appel d’offres et quatre ans plus tard, toujours rien, a lancé M. Boulerice. À Mirabel, nous avons des femmes et des hommes qui font des miracles pour que les CF-18 soient en état de marche. Sans les connaissances et l’ingéniosité de ce groupe de travailleuses et travailleurs, le gouvernement serait dans le trouble. Justin Trudeau et ses nouveaux ministres doivent répondre rapidement dans ce dossier et rassurer ces travailleuses et travailleurs. Ce serait la moindre des choses. »
Depuis 37 ans, la réparation et l’entretien des CF-18 canadien sont réalisés au Québec. Aujourd’hui, les travaux sur les avions de chasse canadiens, chez L3-Harris à Mirabel, fournissent des emplois à environ 600 personnes. Jusqu’à présent, il est impossible de savoir si le gouvernement a l’intention d’obtenir les garanties nécessaires pour protéger les emplois au pays, ni de connaître l’ampleur et le type de retombées économiques industrielles et technologiques qui proviendront du contrat de fabrication de 88 avions de chasse de l’Aviation royale canadienne.
« Le contrat est évalué à 19 milliards. À ce prix-là, il serait inconcevable de ne pas s’assurer d’obtenir les moyens nécessaires pour maintenir et créer des emplois ici et obtenir des retombées positives au pays, a expliqué Yvon Paiement, le président de la Section locale 712 des Machinistes. Le flou dans lequel est mené ce dossier est une preuve supplémentaire qu’il nous faut une politique industrielle pour le secteur aérospatial, réfléchie sur le long terme, cohérente sur le plan économique, et qui place nos intérêts comme société, comme citoyen·es et comme travailleuses et travailleurs dans l’octroi de contrats publics. »
Le NPD compte interpeller la prochaine personne titulaire du ministère de la Défense dans ce dossier dès le début de la session parlementaire à Ottawa.